Crise dans le secteur éducation : RH&M annonce une marche pacifique en soutien à la Conasysed
Condamnant avec fermeté les sanctions du pouvoir contre la Conasysed, interdite de toute activité syndicale, Michel Mboumi, s’exprimant au nom de ce parti de la Coalition pour la nouvelle République sur la crise qui secoue le secteur de l’Éducation depuis l’entrée en grève de la Conasysed le 12 octobre 2016, a annoncé l’organisation dans les tout prochains jours d’une marche pacifique pour exprimer, sans détour, son soutien au syndicat bâillonné et aux enseignants frappés par la suspension de salaire depuis deux mois.
Le vendredi 24 mars dernier, le Rassemblement Héritage et Modernité, RH&M, a tenu un point de presse axé principalement sur la crise de l’éducation qui hypothèque la scolarité de 753.000 élèves gabonais. Réprimant énergiquement les mesures prises par le gouvernement face à la grève entamée par les syndicats de l’éducation, les responsables de ce regroupement de la galaxie Jean Ping ne sont pas allés de main morte pour rappeler au ministère de tutelle son devoir régalien.
Simulant la fable de Jean de la Fontaine, Michel Boumi, membre fondateur du RH&M, a reconnu ironiquement que le gouvernement de BOA a lamentablement échoué et éprouve des difficultés pour sortir le système éducatif d’une crise sans précédent: « Ayant organisé des jeux toute la prime saison, le gouvernement se trouva fort dépourvu de répondre à ses missions régaliennes d’éducation quand la rentrée fut venue». Pour le RH&M, il est clair que les problèmes relatifs à l’éducation et la formation de jeunes gabonais ne sont pas prioritaires pour BOA et ses sbires : « Nos soi-disant émergents ont réalisé la prouesse de construire en 12 mois deux stades de près de 400 milliards de francs Cfa, et n’ont pas été capables de sortir de terre, en sept ans, un seul établissement scolaire dont le coût d’une salle de classe équipée est de trente-cinq millions de francs seulement», a martelé Michel Boumi.
Poursuivant son propos, l’ancien député a dénoncé les mesures prises par le gouvernement contre les syndicats : « Face à un manque notoire de politique d’éducation, il était vain d’engager le bras de fer avec les enseignants, encore moins de suspendre une centrale syndicale car ici le gouvernement n’a pas en réalité rempli ses devoirs, ni tenu ses engagements», a-t-il relevé. Pour sortir de la crise à multiples revirements, le RH&M estime que le ministre de tutelle, Florentin Moussavou, doit reconnaitre sa part de responsabilité et envisager «négocier avec les syndicats, pour une possible sortie de crise», a-t-il précisé. Convenant que la question Éducation est un véritable « chantier » en pleine restructuration, l’ancien secrétaire général adjoint du Ministère de l’Education nationale a lancé un appel à l’endroit du gouvernement afin qu’il se « ressaisisse pour sortir de cette crise dont il détient seul les clés ».
Interpellant la communauté nationale et internationale sur les agissements incohérents du gouvernement, le RH&M invite ce dernier à «revenir sur les décisions de suspension de salaire, de radiation des enseignants et de l’interdiction des activités de la Conasysed, afin de créer un climat de sérénité propice aux négociations qui permettraient de sortir de la crise actuelle», a précisé Michel Boumi.
Au terme de son allocution, Michel Boumi a convié tous «les parents d’élèves, les enseignants et la société civile à se mobiliser en vue de la grande marche pacifique de sauvegarde du système éducatif gabonais» qu’organisera le RH&M dans les tout prochains jours.
Par Aria Starck
publié le 28 Mars 2017