Le dialogue politique dit inclusif et sans tabou, voulu par BOA pour se maintenir au pouvoir, s’est ouvert ce début de semaine, pour le bon déroulement de ses assises, par une messe d’intention particulière à la cathédrale Sainte Marie de Libreville. Cette messe n’a pas été demandée, comme il est d’habitude, dans ces milieux ecclésiastiques. En revanche, le « demandeur » , Ali Bongo Ondimba , alias Boa, l’avait plutôt convoquée pour le lundi 27 mars 2017, comme si c’est lui qui en ferait l’homélie à la place du curé. Apparemment l’intitulé de la messe, ou peut être l’intention , n’a pas convaincu la cinquantaine des partis politiques et les 800 autres associations fumeuses des femmes et jeunes attendus pour se rendre en masse à Notre-Dame-de-l’Assomption, siège de l’archidiocèse de Libreville. Visiblement et au grand regret de l’initiateur, la Cathédrale appelait du monde au lieu d’en refuser.
On estime le nombre de participants à cette messe d’hypocrites à une soixantaine de personnes. En fait, 63 personnes, pour être plus précis, étaient présentes dans la plus grande église catholique de la capitale gabonaise pour une prière sur un sujet ô combien important et nécessaire que celui du dialogue national tant réclamé par le peuple gabonais. Une église où les messes célébrées sont souvent pleines et vivantes. Que comprendre de cette attitude ? Du refus du peuple à blasphémer au nom et dans le temple du Seigneur à des fins toujours politiques ? Même si pour le cuspodien Emmanuel Issozé-Ngondet, ce qui importe dans ce dialogue politique ce n’est pas la participation d’un tel ou tel, faisant certainement allusion à Jean Ping, le véritable vainqueur de la dernière élection présidentielle gabonaise. Ce qui importe, c’est plutôt le contenu à donner à ce dialogue politique.
Or, il y a au moins 50% des gabonais rangés derrière la Coalition pour la nouvelle République conduite par Jean Ping, qui a naturellement refusé de prendre part à cette mascarade. A quoi sert un dialogue dit inclusif si la moitié des gabonais n’y assiste pas ? Mais pour l’actuel Premier Ministre, co- président du bureau du dialogue politique pour le compte de la majorité, qui pousse trop souvent loin la bêtise, ces retrouvailles permettront à la fois d’apaiser le climat politico-social et moderniser les institutions politiques. Très bien ! Ajoutons un bémol en rappelant au Premier Ministre putschiste que s’il est vrai que l’apaisement du climat politico-social passe par le dialogue national, il passe surtout et nécessairement par le rétablissement de la vérité des urnes et mieux encore l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur les massacres du 31 août 2016.
« La réalité du moment de l’élection présidentielle n’est pas la réalité d’aujourd’hui… », dixit le cuspodien. Cependant la vraie réalité est toute simple. Celle de la souveraineté telle que reconnue et consignée par l’article 3 de la constitution gabonaise. Celle qui s’est exprimée à l’issue du scrutin présidentiel du 27 août 2016, où il y a eu un vainqueur et un perdant qui a été finalement déclaré « vainqueur » par la Tour de Pise gabonaise , privant ainsi l’absolu droit de vote au peuple du Gabon. C’est donc ce perdant, appelé Ali Bongo Ondimba, qui, des mois durant, est en quête de légitimité d’un peuple qui l’a honni. Le peuple gabonais refuse de conjuguer avec l’imposteur BOA qui veut se consoler d’un fumeux dialogue.
Nedjma leMONDE
publié le 29 Mars 2017