Grève à l’Hôpital Albert Schweitzer : le personnel réclame la régularisation du paiement des salaires

Les riverains dans l’attente d’être reçu

Depuis le début du mois de mars, le personnel paramédical de l’Hôpital Albert Schweitzer de Lambaréné, chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué (centre du pays), observe un mouvement d’humeur pour revendiquer le paiement des salaires du mois de février, et l’établissement du calendrier 2017 de versement mensuel des salaires pour mettre fin au paiement au compte-gouttes qu’il subit depuis 2012.
C’est un vent lourd qui souffle sur l’Hôpital Albert Schweitzer. Depuis plus de deux semaines, les habitants de Lambaréné sont confrontés au service minimum effectué à l’« Hôpital du Grand Blanc » où le mouvement de grève ne faiblit pas. Ce sont seulement les cas les plus alarmants qui sont pris en charge par le personnel médical, les autres malades sont orientés à l’hôpital général qui, malheureusement, n’a pas une capacité d’accueil importante.

 

En effet, après avoir déposé le préavis de grève sur la table du directeur général de l’Hôpital le jeudi 16 mars dernier, les employés ont barricadé l’entrée de la structure hospitalière en signe de protestation. Au cœur des revendications, il y a le paiement des salaires du mois de février 2017 et la régularisation du système de versement des salaires qui sont perçus en dents de scie, depuis plus de quatre ans. Les négociations entamées, lors du lancement du mouvement de grève, par l’administration et les trois syndicats que compte l’Hôpital Albert Schweitzer n’ont pas pu décrisper la situation: « Nous sommes fatigués de cette situation. Vous vous rendez compte que depuis 2012 nous sommes payés au compte-gouttes: trente mille francs par ici, trente mille francs par là. Au mois de février, nous n’avons pas perçu nos salaires. Voilà le mois de mars qui s’achève bientôt. Est-ce que nous recevrons nos salaires ? », a martelé une infirmière de l’Hôpital.

 

Malgré les promesses de la hiérarchie de payer les salaires du mois de février cette semaine, et de solder le mois en cours le 30 prochain, le personnel en grève a assuré ne pas lâcher prise tant que toutes les revendications ne seront pas prises en compte : « Même si on nous paie le mois de février, il restera la question du calendrier mensuel des salaires pour 2017. C’est très important car nous ne savons jamais quand nous serons payés. Nous avons des enfants à nourrir et des enfants qui étudient à l’étranger. Sans compter les conditions de travail qui sont difficiles à l’Hôpital », a tenu à préciser un syndicaliste.

 

A noter que les grévistes réclament également le paiement de 17 trimestres d’allocations familiales et le versement des cotisations de la CNSS. Avec ce durcissement de ton, c’est la population qui ressent durement les conséquences de ce mouvement de grève. Les malades vivent un véritable calvaire et n’ont que leurs yeux pour pleurer. Les autorités auraient tort de n’y voir qu’une classique montée de fièvre syndicaliste.

par Aria Satrck

publié le 23 Mars