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L’Apadie porte secours à l’école gabonaise

L’Apadie porte secours à l’école gabonaise

  Devant la gravité de la crise observée dans le secteur éducation depuis le 31 octobre dernier, des voix ne cessent de s’élever. L’Association des parents d’élèves pour la défense des intérêts des élèves et étudiants, Apadie, structure ayant décidé de sortir de l’ombre, a tenu une conférence de presse le jeudi 02 mars dernier à la chambre de commerce de Libreville. L’objectif visé par ses membres était, entre autres, la présentation officielle de l’association et surtout soutenir les apprenants et les enseignants gabonais dont l’avenir est désormais en danger.

« Dans quel pays les parents d’élèves peuvent préférer la fête à l’instruction de leurs enfants ? Ali Bongo et ses ministres ne sont-ils pas eux-mêmes des parents d’élèves ? Le ministre des Finances préfère-t-il dépenser son argent pour assister à des carnavals et ne pas honorer la scolarité de ses enfants au point de les voir exclus de leur établissement ? ». Ce sont ces interrogations, pour le moins pertinentes et légitimes, qui ont emmené quelques parents d’élèves, membres de l’Apadie à rompre avec un mutisme qui devenait complice du génocide scolaire programmé par la junte sanguinaire. « Nous, parents d’élèves, nous nous indignons de l’attitude du gouvernement et nous disons stop. Ça suffit ! », a affirmé Nicolas Nguema, président de l’Apadie. Avant de demander à la classe dirigeante de s’expliquer sur la crise actuelle dans l’éducation. « Que le président et ses ministres nous expliquent pourquoi ils préfèrent dépenser plus de 863 milliards en huit ans pour deux Can, et laissent nos enfants, les enfants de ce pays, à qui appartient cet argent, sans cours, à 150 par classe ou sans classe du tout ?», s’est interrogé Nicolas Nguema. Jean Rémy Yama, invité en sa qualité de président de la centrale syndicale Dynamique Unitaire, rappellera aux membres de la junte chargés de l’éducation que « L’enseignant ne donnera le meilleur de lui-même que s’il est dans de bonnes conditions. Et ce n’est qu’à ce moment que l’apprenant recevra une éducation de qualité ».

L’Apadie qui a affirmé ne plus rester sans réaction, face à la violence commise sur la jeunesse, se veut désormais sur le terrain. « Nous nous sommes donnés le devoir d’informer et sensibiliser la population sur ces injustices. Faire pression sur l’Etat afin qu’il prenne ses responsabilités vis-à-vis du secteur de l’éducation qui est la base de toute société. Rassurer les victimes sur le fait qu’elles ne se battent pas seules », a rassuré le président de l’Apadie. Non sans critiquer la lourdeur tout aussi complice de la Fédération nationale des parents d’élèves du Gabon, Fénapeg, plus encline à sermonner les enseignants et à caresser le gouvernement dans le sens du poil.

Prenant la parole à l’occasion, Geoffroy Fomboula, président de l’ONG Educaf, a pointé un doigt accusateur sur les premiers éducateurs que sont les parents. De fait, il a relevé l’insensibilité de ces derniers lorsque l’avenir de leur progéniture est mis en danger par un gouvernement démissionnaire. « Vous êtes complices de ce crime académique puisque vous refusez de voir la réalité en envoyant vos enfants dans ces établissements vidés de leurs enseignants », leur a-t-il lancé.

Nelson Mandela pensait que  l’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde. Et, l’Apadie a saisi cet hymne à l’éducation à travers cette plate forme de réflexion qui invite les parents conscients, et appelle à l’unité ainsi qu’à la solidarité de tous les acteurs de l’éducation. Avant d’annoncer que des actions vont être menées sur le terrain les semaines à venir.

Nedjma leMonde

publié le 6 Mars 2017

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