Les élèves de Franceville persistent et signent : Non à une année blanche au Gabon !

Posté le 10 Mar 2017
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Les élèves des lycées et collèges de Franceville ont décidé de braver l’interdiction d’organiser des marches pacifiques et de battre le bitume jusqu’à la place de l’indépendance, en signe de protestation contre une éventuelle année blanche qui pointe à l’horizon, et le non-paiement de leurs bourses d’études.

La matinée du jeudi 9 mars courant a été très mouvementée dans la ville de Franceville. Après la marche pacifique organisée, quarante-huit heures plus tôt, par les communautés étrangères vivant dans la capitale provinciale du Haut-Ogooué, suite à la mort, le lundi 06 mars dernier, d’un jeune ressortissant burkinabé, les élèves des lycées et collèges ont tenu, eux aussi, à exprimer leur mécontentement devant le bras de fer que livre le gouvernement contre les différents syndicats du secteur éducation. Les apprenants ne comprennent pas pourquoi les burkinabé ont pu manifester tranquillement, sans représailles policières, alors qu’aucune marche des élèves dans le pays n’est autorisée.

Venant des tous les recoins de la ville, les élèves des établissements publics se sont rendus à la place de l’indépendance, puis dans les rues, au marché Potos, pour plaider en faveur du retour des enseignants dans les salles de classe, sur l’ensemble du territoire national et réclamer le paiement de leurs bourses d’études.

Non contents de ne pas percevoir leurs bourses d’études depuis plusieurs trimestres, les élèves de la capitale altogovéenne ne comprennent pas pourquoi les cours semblent aller bon train dans le Haut-Ogooué et pas sur l’ensemble du territoire gabonais. «  Le Haut-Ogooué n’est pas une nation dans une autre ! Non à l’année blanche au Gabon », pouvait-on lire sur les banderoles brandies par les manifestants. Des messages forts qui en disent long et qui gagneraient à être pris en compte par les autorités gabonaises qui ont opté pour le bras de fer avec les organisations syndicales du monde de l’éducation.

Cette énième manifestation des apprenants vient se greffer à la crise du secteur éducation qui paralyse l’année scolaire depuis de nombreux mois déjà. Une crise qui perdure malgré les sanctions financières du gouvernement contre le corps professoral de plusieurs établissements du pays. C’est cette situation qui a amené les différents syndicats du secteur éducation, la Dynamique unitaire, l’Apadie, le CNVS, l’UMEG et étudiants conscients, sous l’égide de l’ONG Educaf, de décider, le 07 mars dernier, de la suspension des activités pédagogiques sur l’étendue du territoire gabonais à compter du mercredi 08 mars courant et ce jusqu’au 20 mars prochain, date butoir pour l’ouverture des négociations entre les organisations syndicales susmentionnées, le gouvernement et les partenaires internationaux. De ce fait, tous les parents sont invités à garder leurs enfants à la maison durant la période des négociations pour éviter tout débordement. Passé ce délai, les acteurs de l’éducation prendront leurs responsabilités, « l’ultime, en cas de non-aboutissement des négociations », dixit le communiqué final de la déclaration des acteurs de l’éducation.

Par Aria Starck

publié le 10 Mars 2017

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