Les élèves du Lycée d’Oloumi descendent dans la rue après le limogeage de leur proviseur

Alors que BOA débute son dialogue national sur fond de décisions iniques, les élèves du Lycée Paul Emane Eyeghé, LPEE, situé dans la zone industrielle d’Oloumi, ont exprimé leur mécontentement à la suite du remplacement, en plein milieu d’année scolaire, de la plus haute autorité de l’établissement et ont exigé la réhabilitation de leur proviseur victime de la décision du Conseil des ministres du lundi 27 mars 2017.

 

C’est un vent de contestation qui a soufflé sur le LPEE, où les élèves ont très mal accueilli la décision du dernier Conseil des ministres qui a relevé de leurs fonctions plusieurs chefs d’établissement soupçonnés par le Ministre de l’Education nationale d’être de connivence avec la Conasysed, s’agissant de la crise qui perdure depuis la rentrée des classes le 31 octobre dernier. Refusant de se rendre dans les salles de classe, les élèves ont pris d’assaut la rue jouxtant l’établissement pour exiger le retour de leur proviseur.

 

Comme d’habitude, deux contingents de policiers arrivés sur les lieux ont barré et encerclé l’établissement, perturbant ainsi la circulation. Des affrontements ont alors éclaté entre les policiers, lourdement armés, et les élèves qui ont reçu des projectiles, des matraques ainsi que des insultes.

 

Alors que le dialogue national voulu par BOA, pour décrisper la situation politico-sociale du pays, a débuté sans aucun engouement populaire, le gouvernement ne cesse de prendre des mesures arbitraires et refuse de trouver des solutions efficaces et durables face à la crise dans le secteur éducation. Résoudre le problème de l’école gabonaise aujourd’hui revient-il à remplacer les chefs d’établissement ?

Suite à cette décision ministérielle « d’urgence », plusieurs établissements connaissent un changement inopiné de responsables. Il s’agit notamment des établissements suivants : Lycée Paul Indjendjet Gondjout, Lycée Jean Hilaire Obame, Lycée Jean Baptiste Obiang Etoughe, Lycée Lubin Martial Ntoutoume, Lycée Technique National Omar Bongo, Lycée Ndong Bie, Lycée Nazaire Boulingui, Lycée Joseph Ambourouet Avaro, Collège d’enseignement secondaires (CES) Raymond Boucka, CES Mindoubé II, CES Alenakiri, CES Louis Bigmann, CES Georges Mabignath, CES Batavéa, etc.

 

Le 20 mars dernier, le ministre de l’Education nationale, Florentin Moussavou, au micro de Radio France internationale, RFI, avait déjà averti quant à la décision de procéder au limogeage de 20 chefs d’établissements qui, selon lui, se sont rendus complices du mouvement de grève déclenché par la Conasysed qui a demandé aux élèves de descendre dans la rue et a exhorté les parents d’élèves à garder les enfants chez eux.

par Aria Starck

publié le 29 Mars 2017