
Les 10 milliards d’impayés de l’État et la crise économique qui secoue le pays ont eu raison de la santé financière de l’entreprise Sodexo, qui a annoncé son départ imminent du Gabon. La direction générale de la société d’hôtellerie et de restauration a annoncé la fermeture de son centre de formation des métiers de la restauration, ses bureaux et annexes situés à Libreville, Port-Gentil et Franceville.
Après plusieurs années d’engagement dans la formation des métiers de l’hôtellerie et de la restauration au profit de la jeunesse gabonaise, Sodexo met un terme à son ambitieux projet qui, au départ, était en partenariat avec l’Etat gabonais. Depuis le 15 février dernier, l’entreprise française, leader mondial dans les services de la restauration collective, a annoncé, dans une note signée du directeur des ressources humaines, Aimé Nzamba Manfoumbi, l’arrêt de toutes les activités et la fermeture des services culinaires au Gabon, invitant son personnel à libérer les locaux avant la date du 15 mars 2017.
Un départ motivé par la lourde dette de l’Etat qui s’élève à plus de 10 milliards de francs Cfa et la situation économique du pays qui ne permet plus à l’entreprise de solder ses factures. Alors qu’en juillet dernier, l’entreprise avait mis en œuvre un plan de départ négocié afin de réduire significativement ses activités suite aux importants soucis de trésorerie. Mais la mesure étant insuffisante, la direction générale de la société n’avait pas un autre choix que de procéder à la fermeture de tous ses centres sur le territoire national.
Face à ces licenciements, les agents de Sodexo crient au loup. En effet, cette décision de cessation d’activités est en totale contradiction avec le procès-verbal de conciliation conduit par les inspecteurs de travail et paraphé par le tribunal de travail de première instance, au terme du mouvement d’humeur. En plus, la direction générale de Sodexo aurait pris cette décision « sans avoir au préalable obtenu l’accord officiel de l’inspection du travail sur son projet de licenciement économique contre les employés de Libreville, Franceville et de Port-Gentil », a précisé un des responsables qui a tenu à garder l’anonymat. En outre, les raisons de la demande d’autorisation de licenciement évoquées par l’entreprise pour le cas spécifique de Port Gentil n’ont pas été approuvées par l’inspection du travail spécial de la capitale économique.
Pour toute justification, la direction générale a indiqué « la fin des activités de production différée pour cause de fin des contrats. Et de l’arrêt total des sessions de formation de la mi-janvier sanctionnées par la remise des diplômes aux participants».
Devant ces mobiles très peu convaincants, les employés ont décidé de saisir le ministère du travail par l’entremise de l’inspection du travail, voyant que plus d’une vingtaine d’employés étrangers ont déjà regagné leur pays d’origine et que selon certaines rumeurs, le patrimoine de de Sodexo Libreville a été vendu à Sodexo Congo.
Au moment où des centaines de gabonais vont perdre leurs emplois, la direction générale envisage, pour des raisons obscures, maintenir certains services de l’administration notamment le service financier et celui des ressources humaines. Le personnel, appelé à libérer les locaux d’ici deux semaines, s’interroge quant aux affectations qui pourront avoir lieu dans ces différents services.
publié le 10 Mars 2017
par Aria Starck