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Suspension des activités de la Conasysed : Le niet de la centrale syndicale aux négociations prévues ce 20 mars avec le ministre de l’Éducation nationale

En signe de solidarité à la Convention nationale des syndicats du secteur de l’Éducation nationale, Conasysed, dont les activités ont été suspendues le 18 mars dernier par les autorités gabonaises, les sept structures membres de cette confédération des travailleurs du monde de l’ éducation ont décidé à l’unanimité de ne plus prendre part aux négociations pourtant prévues ce lundi 20 mars avec le ministre de tutelle, Florentin Moussavou, et appellent l’ensemble des syndicats à la mobilisation.

Contre toute attente, le putschiste Lambert-Noël Matha a décidé de mettre en veilleuse toutes les activités de la Conasysed, à la demande de son collègue Florentin Moussavou dont le départ était fortement exigé par les membres de la centrale syndicale. Pour dénoncer cette décision inique, arbitraire et antidémocratique, les représentants des organisations syndicales fondatrices de la Conasysed à savoir : Syndicat autonome des enseignants du Gabon, Saeg ; Syndicat des enseignants de l’Éducation nationale, Seena ; Syndicat national des enseignants techniques et professionnels, Synetecpro; Fédération syndicale des enseignants de l’Éducation nationale, Feseena ; Fédération nationale des syndicats de l’Education, FNSE; Syndicat national des enseignants de l’éducation physique et sportive, Sneeps; et le Syndical national de la Jeunesse et Sports (Synajes) ont animé une conférence de presse le samedi 18 mars écoulé et se sont insurgés contre cette violation flagrante de la constitution par le ministre de l’Intérieur. Par conséquent, elles ne prendront plus part aux négociations prévues dès aujourd’hui.

Selon ces syndicats, l’arrêté ministériel de suspension de la Conasysed n’aura pas été précédé d’une « notification préalable » des faits motivant la décision des autorités gabonaises. C’est par le biais de la presse que les membres de la Conasysed auraient été informés de cette décision ministérielle se fondant sur des actions jugées répréhensibles, notamment « le trouble manifeste à l’ordre public, entrave à la liberté du travail, violences et voie de fait», une accusation rejetée par le directoire de la Conasysed qui déclare « les organisations ci-dessus citées ne se reconnaissent pas dans les allégations sans fondement dont le but réel visé est de tuer le syndicalisme au Gabon».

De plus, les syndicalistes ont tenu à préciser que « Cette décision constitue un vice de forme dont la teneur est nulle et non avenue en raison du fait qu’une décision ministérielle ne peut être au-dessus des Conventions internationales qui disposent à l’article 2 d’une part de la Convention n° 87 de l’Organisation Internationale du Travail, O.I.T : « les travailleurs et les employeurs, sans distinction d’aucune sorte, ont le droit, sans autorisation préalable, de constituer des organisations de leur choix, ainsi que celui de s’affilier à ces organisations, à la seule condition de se conformer aux statuts de ces dernières », et à l’article 3 d’autre part qui dispose : « 1- Les organisations de travailleurs et d’employeurs ont le droit d’élaborer leurs statuts et règlements administratifs, d’élire librement leurs représentants, d’organiser leur gestion et leur activité, et de formuler leur programme d’action. 2- Les autorités publiques doivent s’abstenir de toute intervention de nature à limiter ce droit ou en entraver l’exercice légal » ont-ils précisé.

Rappelant que cette décision est un véritable «  recul démocratique, un obstacle à la consolidation de l’État de droit  », les membres des syndicats représentés ont exigé « la levée immédiate et sans condition de ladite décision qui constitue une violation des libertés et droits syndicaux, et des droits de l’homme », avant d’appeler « à la solidarité syndicale sur les plans national et international afin que toutes les organisations éprises de paix, de démocratie et de justice condamnent elles aussi cette décision inique et exigent par la même occasion la levée sans délai et sans condition de ladite mesure. Concomitamment, les organismes nationaux et internationaux œuvrant pour la promotion et la défense des droits de l’homme sont invités à faire la même chose».

Pour dénoncer cette nouvelle atteinte à la liberté d’association et syndicale acquise lors de la conférence nationale, et devant la Conasysed qui vient de subir les méfaits de la dictature du régime en place, le bureau directeur de Dynamique unitaire convie tous les leaders syndicaux, ceux de la société civile, les responsables des associations des parents d’élèves et des coopératives scolaires à une importante déclaration commune au siège de la centrale syndicale ce lundi 20 mars 2017.

Par Aria Starck

publié le 20 Mars 2017

 

 

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