Crise post-électorale : Mouckagni Iwangou propose un agenda de sortie de crise
Déniant le fameux dialogue organisé par BOA et ses sbires, le président de l’Union du Peuple Gabonais, UPG, Jean de Dieu Moukagni Iwangou, a proposé un calendrier de sortie de crise le 31 mars 2017, à l’occasion d’une conférence de presse organisée à la Chambre de Commerce de Libreville.
Dans un pays ensanglanté du sang des victimes enregistrées lors du scrutin présidentiel du 27 août dernier, le président de l’UPG pense qu’il faut maintenant établir un agenda.
D’entrée de jeu, Jean de Dieu Moukagni Iwangou a tenu à rappeler le contexte dans lequel se trouvait le Gabon au terme de sa dernière élection majeure : « Le Gabon est sorti de l’élection du Président de la République comme on sort d’un cauchemar, en refusant de croire toute l’horreur et toutes les manipulations qui ont défilé, et se sont imposées à notre vue », a-t-il asséné. Un contexte qui est aujourd’hui à l’origine de la crise sans précédent que connait le Gabon depuis août 2016.
Le président de l’UPG n’a pas manqué de constater que devant « cette gravité », tous les acteurs politiques du pays se sont installés dans un «jeu de posture», et que l’opposition légitimée par le peuple semble «se complaire dans un droit naturel, qui viendra rétablir les injustices et restituer la victoire au candidat véritablement élu par les Gabonais», a-t-il relevé. Ainsi, pour l’upégiste en chef, il est grand temps que l’opposition sorte de son confort et qu’elle aille « chercher sa victoire » au risque que les gabonais aient à subir un septennat qui est déjà entamé par l’usurpateur BOA.
Considérant que le pouvoir actuellement en place est en perte de vitesse et se retrouve « reclus sous la hantise de l’isolement, de la crainte et de la vengeance populaires. Ce pouvoir qui est abandonné par toutes les forces vives de la nation se cache derrière le contrôle des institutions pour justifier son Gouvernement », a souligné Moukagni Iwangou, qui choisit ce moment où le pays est « en arrêt » pour « détricoter la vérité » et ainsi proposer un sérieux agenda de sortie de crise.
Un agenda qui se fonde sur le principe de vérité, vérité tout d’abord pour rappeler « toutes les occasion manquées et toutes les hypothèses formulées pour garantir un pays, un scrutin honnête à partir de la mise à l’écart des institutions, dont la compromission ne peut plus se cacher aujourd’hui », et rappeler également à tous cette vérité, que « c’est Jean Ping qui a remporté les suffrages des Gabonais, mais que, Ali Bongo a pris le pouvoir par les armes et a endeuillé le pays, comme jamais auparavant », a décrié le président de l’UPG qui estime qu’au soir du 31 août 2016, le Gabon a connu un génocide, un drame national.
L’agenda de sortie de crise proposé par Moukagni Iwangou est intitulé Pour que le vice ne l’emporte plus sur la vertu. Il a été développé en deux actes qui sont les termes de référence et le protocole de sortie de crise. Cet agenda permettra aux différentes parties présentes à ce dialogue inclusif, sous la médiation de l’ONU, recommandée par l’UPG, de faire un état des lieux du pays et d’adopter des résolutions qui tiennent compte de la vérité au soir du 31 août 2016 afin que les responsabilités soient dégagées et que tous les auteurs d’actes de violence répondent devant la loi. « Sous les auspices de l’ONU, dont le GABON est membre, l’agenda sera conduit par un collège de médiateurs, pouvant être complété par l’Union Africaine en tant qu’entité régionale d’appartenance, et par l’Union Européenne en tant que partenaire stratégique», a précisé Moukagni Iwangou.
Ainsi, l’Agenda de sortie de crise comportera sept séquences: cérémonie solennelle d’ouverture et installation du bureau en séance plénière ; adoption du programme de l’agenda et identification des ateliers ; recherche des solutions en ateliers et rédaction des actes ; validation des actes en séance plénière ; organisation du référendum pour l’adoption des actes ; organisation des élections présidentielles et législatives ; et installation du Président de la République.
« Aucune autre sortie de crise n’est possible au Gabon… Il faut concéder à la vérité, que toute avancée mal maitrisée débouche toujours sur un recul catastrophique », a conclu Moukagni Iwangou.
Par Aria Starck
publié le 4 Avril 2017