Au terme d’un préavis de grève qui a pris effet le 17 avril dernier, les agents de la Direction générale des douanes et droits indirects ont décidé d’entrer en grève d’avertissement de 48 heures le mercredi 19 avril courant. Passé ce délai, la non-résolution des différentes revendications donnera lieu au lancement d’une grève illimitée jusqu’à satisfaction totale de ces dernières.
Les principales centrales syndicales initiatrices de ce mouvement de grève qui sont le Syndicat national des agents des douanes (Snad), le Syndicat national des travailleurs des douanes (Synatrad), Transparence et le Syndicat national du personnel des douanes (Synaperdouanes) revendiquent le paiement immédiat des arriérés de primes dues par l’Etat depuis près de six mois et la formation à l’Ecole de préparations aux carrières administratives (EPCA). Lors de leur assemblée générale le 4 avril écoulé, les syndicalistes de l’administration des douanes ont aussi évoqué la question de « la gestion opaque des ressources humaines qui seront les points forts lors des négociations avec le gouvernement. Mais si rien n’est fait, nous allons fermer les ports du Gabon », a expliqué un syndicaliste.
Après la non-prise en compte du préavis déposé par les syndicalistes auprès du ministre de l’Economie, de la Prospective et de la Programmation du Développement Durable, Régis Immongault Tatangani, qui disposait de dix jours pour régler spécifiquement la question des primes du mois d’octobre 2016 et examiner la question de la gestion des ressources humaines des douanes, les syndicalistes ont donc opté pour le lancement d’une grève de mise en garde. Ainsi, ils observeront un service minimum de 2h30 chaque jour, de 7 heures 30 à 10 heures.
Pour confirmer leur volonté d’aller jusqu’à la satisfaction complète de leurs revendications, les syndicalistes comptent suspendre toutes les activités du port d’Owendo, principale voie d’entrée des marchandises au Gabon, à la seule condition que « trois mois d’arriérés de primes leur soient versés dans l’immédiat, pour éviter que le ton ne se durcisse davantage », a précisé un membre du Snad ayant requis l’anonymat.
Le mouvement de grève est, en tous cas, suivi au port d’Owendo. Le service minimum y est observé, selon l’indication d’un gréviste.
Rappelons que l’administration des douanes fait face à des difficultés récurrentes. Depuis 2012, les douaniers réclament un statut particulier vu la spécificité de leur travail. En 2014, ils avaient déclenché un mouvement de grève qui avait perturbé les activités d’entrée et de sortie des marchandises dans les ports et aéroports du pays. Ils réclamaient alors la reconnaissance d’un statut particulier et le rétablissement de leurs primes suspendues.
Les douaniers n’entendent pas lever leur piquet de grève tant qu’une prise en compte remarquable de leurs revendications n’est pas perceptible au niveau de leur ministère de tutelle ou de BOA. Cependant, ils n’ont pas souhaité communiquer les dispositions prises pour corser cette grève si le gouvernement se faisait tirer l’oreille.
Par Aria Starck
publié par 20 Avril 2017