L’information est tombée comme un coup de massue chez les internationaux gabonais, en regroupement sans moyen depuis janvier dernier. C’est donc officiel, le Gabon sera absent au championnat d’Afrique (équivalent de la Can de football) qui débute ce jeudi 20 avril à Antananarive, la capitale malgache, par la pesée de tous les athlètes.
La principale raison évoquée de cette absence serait le non-décaissement des fonds alloués à cette compétition internationale statutaire. En d’autres termes, les démarches engagées, pourtant à temps, dit-on, par l’équipe du président suspendu, André Franck Angwé Aboughé, et du secrétaire général assurant l’intérim n’ont pas abouti.
Et du coup, ce sont les athlètes gabonais qui sont pénalisés lorsqu’on sait que ce championnat d’Afrique devait servir de première compétition de décompte des points pour les JO 2020.
« Les mots nous manquent, moi et tous les autres. Après tant de mois de sacrifices, c’est à moins d’une semaine qu’on vient nous informer que nous n’irons plus au championnat d’Afrique », nous a confié un judoka, visiblement remonté.
« On sait que ce sont les arts martiaux qui ont toujours fait parler du Gabon. Pourquoi cette injustice quand il s’agit de nous. Nous venons d’organiser la Can. Nous organisons encore la Can U17 dans quelques jours. Ces enfants de 17 ans sont en stage bloqué depuis trois semaines et vont terminer leur préparation au Maroc. Nous venons de vivre l’élimination des basketteurs à l’Afrobasket à Yaoundé. Pourtant des fortes sommes ont été débloquées pour tout cela. Ce qui n’est pas le cas pour onze judokas et trois encadreurs », s’est insurgé un autre athlète qui a même menacé d’abandonner le judo.
Que de frustrations, peut-on dire ! Qui est réellement responsable entre l’équipe fédérale suspendue qui aurait trainé les pas à la dernière minute et le ministère des Sports ou celui du Budget?
Nouvellement élu Trésorier général de l’Union africaine de judo, André Franck Angwé Aboughé se retrouve donc seul à Madagascar. Ce qui, selon les responsables de la fédération gabonaise de judo, n’était plus arrivé à notre pays depuis quinze ans. C’est la première occasion ratée pour la qualification aux JO 2020.
Nous osons espérer que l’équipe intérimaire et le ministère des Sports vont conjuguer leurs efforts afin de permettre à nos athlètes, comme ils le souhaitent d’ailleurs, de participer à un nombre important de compétitions internationales. Pour cela, les judokas gabonais doivent prendre part aux Jeux de la Francophonie prévus à Abidjan en Côte d’Ivoire en juillet prochain.
Elang-Mane