La société civile fait le point sur le dossier introduit à la CPI

Posté le 19 Avr 2017
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Georges Mpaga et Bruno Ngoussi, tous deux membres de la société civile, ont animé un point de presse, le 14 avril courant, afin d’informer la population gabonaise de l’état d’avancement du dossier introduit à la Cour pénale internationale, CPI. Pour ces deux leaders, le régime en place ne pourrait nullement échapper aux sanctions qui seront bientôt prises par les organisations internationales.

De retour d’un séjour en Europe, Georges Mpaga et Bruno Ngoussi ont tenu à rendre compte de leur mission devant la presse nationale et internationale au siège du ROLBG. En effet, ce point de presse a permis d’édifier le peuple gabonais sur les contours et les retombées de cette mission déterminante.

Devant les médias, Georges Mpaga, président du réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance, ROLBG, et Georges Bruno Ngoussi, président de la plateforme de la société civile, ont rappelé que cette mission avait pour objectif principal de solliciter des organisations internationales telles que les Nations unies, l’Union européenne et la Cour pénale internationale, des sanctions ciblées contre les membres du régime de Libreville, coupables de nombreuses exactions contre le peuple mais aussi demander l’ouverture immédiate d’une enquête, afin de déterminer la chaîne de responsabilités.

De Bruxelles en Belgique, à La Haye aux Pays-Bas, les deux acteurs de la société civile gabonaise ont rencontré plusieurs personnalités et organismes des plus influents dans la défense des droits de l’Homme dans le monde, sur la situation sociale et politique qui prévaut au Gabon depuis le dernier scrutin présidentiel: « La société civile, à travers Maitre Emmanuel Altit, a introduit une plainte à la CPI au nom des victimes. A coté de cette plainte, la société civile a aussi saisi le rapporteur général des Nations unies sur les massacres au Gabon. Ces deux entités sont des organismes judiciaires à compétence universelle », a précisé Georges Mpaga

Après être longuement appesanti sur ce qu’il a qualifié d’abus de pouvoir du régime de Libreville (détournements, enlèvements, violations des droits de l’Homme, privation de la liberté d’expression, assassinats politiques, etc.), Georges Mpaga a tenu à rassurer les gabonais quant à un aboutissement heureux du dossier déposé à la CPI qui comporte des preuves très accablantes. Et, BOA doit plus que jamais répondre de ses crimes : « C‘est un dossier que la CPI prend très au sérieux. Les semaines prochaines, nous serons édifiés sur les démarches de ces entités », a souligné le président du ROLBG.

Le pasteur Bruno Ngoussi a, quant à lui, essentiellement condamné la répression systématique et les arrestations cavalières qui se poursuivent au Gabon: « Comment pensez un seul instant qu’un pouvoir qui cherche, dit-on, à apaiser le climat social, et qui en ce moment tient des assises dites Dialogue national inclusif et sans tabou, procède dans le même temps à l’arrestation de M. Alain Ndjally, aide de camp du président Jean Ping sans motif valable ? », a t-il martelé.

Si le plaidoyer de la société civile gabonaise auprès des organisations internationales est clair et sans ambigüités sur le caractère criminel et répressif du pouvoir en place, reste tout de même la question de savoir si ces organisations seront prêtes à frapper le régime de BOA en plein cœur. Visiblement très confortés et satisfaits de leur mission, ils ont encouragé les Gabonais à ne pas se laisser envahir par le désespoir et surtout à demeurer plus qu’optimistes quant aux chances de réussite de la justice internationale qui se penche sérieusement sur le sort du fils putatif d’Omar Bongo. Le peuple gabonais ne doit pas mettre en doute la volonté de cette justice de punir les responsables des morts de la crise postélectorale d’août-septembre 2016, dont le sang se révolte face aux nombreuses infamies du pouvoir émergent.

Prenant à témoin l’histoire, les deux acteurs de la société civile gabonaise ont promis mener un certain nombre d’actions dans les toutes prochaines semaines, pour conduire à bon terme leurs démarches aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.

 

Par Aria Starck

publié le 19 Avril 2017

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