Malgré la mesure de suspension sans notification écrite qui pèse sur elle, la convention nationale des syndicats du secteur éducation, a tenu le 11 avril au siège habituel du stade basket d’awendjé, une assemblée générale décisionnelle. L’ordre du jour de cet important rassemblement a porté essentiellement sur la poursuite ou non du mouvement de grève après le paiement de la PIP et des vacations.
Si pour le porte parole du gouvernement des putschistes, le paiement de la PIP et des vacations a « réglé le problème et qu’il n’y a plus aucune raison pour que ce mouvement de grève se poursuivre », pour la conasysed qui tient debout face à la censure du gouvernement, c’est le début d’un nouveau combat pour les enseignants. Lesquels enseignants sont prêts à aller jusqu’au bout des procédures légales pour rentrer dans leur droit devant cette violation des libertés syndicales. « la décision est claire, les enseignants ont dit que tout ce qu’ils ont obtenu depuis ces dernières années c’est grâce à la Conasysed. Tant que cette conasysed est suspendue de façon illégale par voix administrative, ils ne peuvent pas reprendre les cours. Sans la Conasysed il n’ya pas de cours. Si le gouvernement veut que la décision soit révisée, qu’il rétablisse la Conasyesed dans ces droits » a déclaré Simon edzo’o, délégué national de la conasysed, reportant la décision finale de ces collègues.
Convoqué massivement à venir s’exprimer sur les questions brulantes en rapport au paiement lapidaire des arriérés de la PIP et des vacations décaissées par la junte pour faire taire les enseignants. Notamment de savoir si « le paiement de la PIP et des vacations de l’année 2015, obligent-ils les enseignants à regagner les salles de classes ? ». De se demander également si « la grève enclenchée depuis le 31 octobre 2016 n’avait pour point principal, le paiement de la PIP et des Vacations ? » Et surtout si « le paiement de la PIP et des vacations rendait la stabilité et l’authenticité de l’année académique 2016-2017 ? ».
A ces interrogations pertinentes formulées à la base, les camarades enseignants ont dit ne pas accepter de tuer la Conasysed parce qu’il y a eu paiement de la PIP et versements des Vacations. Aussi se référant à la loi, les enseignants parlant au nom de la centrale syndicale bien que suspendue par voie de presse, estiment que « vingt cinq semaines perdue, ajouter à cela les quatre semaines du mois d’avril pour un total de vingt neuf semaines. Techniquement l’année scolaire est vraiment perdue. Mais ce ne sont pas les syndicats qui décrètent l’année blanche. C’est l’Etat qui doit constater et finalement décider d’une année blanche comme cela a été fait dans d’autres pays ». Il y a quelques semaines encore, le gouvernement à travers les propos du ministre de l’éducation nationale au cours d’une déclaration, disait ne pas répondre à ce préalable devenu une exigence des enseignants. Question : Où a-t-on trouvé près de 13 milliards après deux trimestres en dents de scie mais tout de même validés par la tutelle? En réalité c’est simplement une volonté politique pour que finalement tout ce cauchemar prenne fin. Le gouvernement des putschistes fait également dans le pourrissement de l’école gabonaise sinon pourquoi avoir attendu six mois pour solutionner un problème qui aurait pu être évité depuis le mois d’octobre 2O16 ? C’est dire le peu d’importance que l’on accorde à l’éducation dans un pays où à ce qu’il parait, la jeunesse est sacrée. Véritable gâchis !
Par Nedjma leMonde