
C’est au nom de la justice et de l’Etat de droit qui doivent être la traduction des valeurs démocratiques, que la famille d’Alain Djally s’est exprimée publiquement le week-end dernier, au siège du CDJ, pour exiger du pouvoir la relaxe de son fils.
L’existence des prisonniers politiques dans les geôles de la prison centrale de Gros- Bouquet, au lendemain de l’élection présidentielle contestée d’août 2016, semble être une thèse à laquelle un bon nombre de gabonais adhèrent, vu la violation récurrente des libertés et droits de l’Homme. Sinon, comment expliquer le fait qu’Alain Djally, en charge de la sécurité de Jean Ping, soit, depuis le 18 avril dernier, détenu arbitrairement à la prison centrale ? Ce fait a permis aux membres de la famille d’ «observer le caractère arbitraire de cette arrestation et de cette détention, car, les commanditaires n’avaient aucun argument convaincant lors de leur entreprise ; l’avocat du détenu faisant état d’un dossier vide ». Ancien militaire, Alain Djally avait démissionné de l’armée gabonaise en 2006, pour assurer entièrement la protection d’une personnalité influente de la République, Jean Ping. De ce fait, le garde du corps du président élu des gabonais possède un permis de port d’armes délivré par les autorités compétentes. Dans les coulisses du Palais du bord de mer, les choses s’activent et la stratégie se dévoile : affaiblir Jean Ping par tous les moyens. Le pouvoir militaro-fasciste s’autorise, pour ce faire, des coups bas visant à faire tomber, un par un, l’entourage de Jean Ping. Alain Djally a été pris dans les mailles du pouvoir mafieux qui l’accuse de posséder illégalement une ancienne carte professionnelle. C’est sur la base de ce motif qu’un juge, à la solde de la junte putschiste, s’est empressé de transférer Alain Djally à « Sans famille ».
S’exprimant au nom de la famille, Félix Nyalike a dénoncé les conditions de détention peu supportables de l’ancien garde du corps du « Président élu des gabonais ». « Nous ne pouvons pas passer sous silence les conditions de détention inhumaines dans lesquelles se trouve incarcéré notre enfant ». Selon la famille du mis en accusation, Alain Djally serait enfermé en permanence dans une « cellule étroite, obscure, à peine aérée, quasiment sans droit de visite, en dehors de sa compagne et son avocat qui sont les seuls autorisés, après négociation, à communiquer avec lui à travers une lucarne ». Pour rappel, Alain Djally avait été enlevé tôt dans la matinée du 13 avril dernier avec sa compagne, alors qu’ils quittaient à peine leur domicile. Celui avait été perquisitionné sans aucune autorisation. La police politique était visiblement à la recherche des armes. Puis, le couple avait été conduit à la Direction générale des recherches, DGR. La compagne avait été relâchée en fin de journée. La découverte, à son domicile, d’une arme et des munitions à blanc avait suffit pour écrouer Alain Djally.
Par Nedjma Lemonde