Grève dans le secteur santé : le Synapsa assiège le ministère de tutelle

En grève depuis plusieurs mois, le personnel du secteur de la santé est aujourd’hui plus déterminé que jamais à faire en sorte que ses revendications soient enfin prises en compte par le gouvernement putschiste. Et que ce dernier se décide à trouver des solutions aux problèmes qui minent ce secteur depuis de nombreuses années.

C’est le 12 mai dernier que les membres du Synapsa ont pris d’assaut les locaux du ministère de la Santé. Depuis cette date, ils y sont, scandant à pleine gorge l’hymne de combat de la confédération syndicale Dynamique unitaire: « Unis nous sommes fort, désunis nous mendions. Plus jamais ça ! ». Tel est le slogan porté haut par les membres du syndicat du secteur de la santé qui, après avoir cadenassé les entrées des principaux centres hospitaliers, ont choisi d’aller crier, avec hargne, au creux de l’oreille du ministre putschiste, Pr Léon Nzouba, qui ne semble pas être intimidé par toutes leurs actions.

Les syndicalistes comptent désormais se focaliser sur la remobilisation des troupes et le durcissement de ce mouvement de grève. Comme n’a cessé de proclamer le leader de ce syndicat, Gustave Nguassala, qui, après avoir essuyé des échecs dans les nombreuses tentatives de rencontrer les autorités de tutelle, a décidé de passer à la vitesse supérieure. Il s’agit de procéder, primo, à la fermeture totale de toutes les structures sanitaires du pays et, secundo, à la sensibilisation du personnel de santé quant à la nécessité de garder fermées les structures. « Nous demandons au personnel de santé de barricader et de raccrocher les blouses afin que le Gouvernement de la République qui ne prend pas en compte ce personnel puisse maintenant venir traiter les gabonais », a-t-il martelé. « Comment expliquer que la PIP est aujourd’hui payée à presque tous les ministères, sauf à celui de la Santé ?», a-t-il poursuivi.

Alors que d’aucuns disent que la fermeture des hôpitaux en période de grève, « c’est tuer les gabonais  », les syndiqués, quant à eux, veulent savoir celui qui tue réellement les gabonais. Lorsque l’on sait que toutes les structures hospitalières publiques manquent de médicaments utiles pour les soins de première nécessité, que la structure de référence du Gabon est le Centre hospitalier universitaire de Libreville, qui manque continuellement d’eau et est alimenté à moins de 50% en électricité, c’est réellement le gouvernement qui se moque de la charité.

Comment expliquer qu’un pays qui se veut émergent à l’horizon 2025, et qui, conformément aux recommandations des institutions internationales, est censé consacrer 1% du budget annuel initial de l’Etat à la santé, ne le fait pas ? « Ils parlent de crise, mais organisent autant de fêtes, comme la Can des cadets qui se joue actuellement, pendant que les hôpitaux sont vraiment déserts et qu’il manque de personnel de santé», a précisé le président du Synapsa.

Nul ne saurait comprendre le silence injurieux dans lequel s’est enfermé le professeur Léon Nzouba, Il n’a même pas daigné réagir après la fermeture des centres de santé et de l’hôpital de Nkembo, au grand dam des malades. Pour l’heure, les membres du Synapsa ont promis tout mettre en œuvre pour se faire entendre. Des actions similaires sont à craindre dans les tout prochains jours.

Par Aria Starck