
A moins d’un an de la fin de sa mandature à la tête de la plus grande commune de l’Estuaire, la locataire de l’Hôtel de ville de Libreville, Rose Christiane Ossouka Raponda, qui ne peut se targuer d’aucune réalisation, excepté des partenariats et des jumelages de forme souvent mal gérés. La mairesse de Libreville est sujette à des critiques acerbes tant sur la gestion administrative de la cité, que de la gestion interne de la mairie.
Pour sa part, le collectif des anciens élèves de l’ENA-EPCA dénonce des nominations illégales et au rabais, non conformes aux dispositions de la loi organique n°001/2014 du 15 juin 2015 relative à la décentralisation en ses articles 33, 35 et 105, de la loi 1/2005 du 4 février 2005 portant statut général de la Fonction publique, de la loi 14/2005 du 5 août 2005 portant code de déontologie de la Fonction publique, en son article 6 du décret 863/PR/MFP du 20 août 1981 fixant les statuts particuliers des personnels du secteur administration générale.
L’arrêté 240/PE/CL/SG du 15 août 2004 fixant les conditions générales d’emploi des personnels de la commune de Libreville est également transgressé en ses articles 53,79 et 80. Ces derniers stipulent que « Les fonctions de secrétaire général, de directeur général, directeur et directeur adjoint devraient échoir prioritairement aux cadres locaux, formés à l’ENA, établissement postuniversitaire à vocation professionnelle ; suivraient des agents publics locaux de la 1 ère catégorie, titularisés dans leur emploi et disposant d’une expérience professionnelle d’au moins trois ans, poste de chef de service ».
Au mépris des dispositions de ces normes juridiques susmentionnées en vigueur, dame Rose Christiane Ossouka Raponda vient d’étaler son manque de considération et sa méconnaissance en matière administrative, en nommant par arrêté n°0068/PE/CL/SG/DCRHAS du 28 mars 2017, des cadres supérieurs et spécialistes de l’administration, aux fonctions de « second rôle ». Certains cadres qui cumulent une dizaine voire une vingtaine d’années d’expérience professionnelle et ont exercé des fonctions administratives, notamment de chef de service, de directeur et même de directeur général, se voient désormais « commander », dans six directions générales, par des attachés d’administration municipale et des administrateurs municipaux, dont les statuts reposent sur des promotions irrégulières et tout à fait illégales. On en veut pour preuve cette ascension vertigineuse de certains directeurs à peine titularisés, qui n’ont même pas été chef de bureau ou chef de service.
Voilà des pratiques érigées en règle d’or et cautionnées par la mairesse de Libreville. Ainsi, devant l’impuissance complice du Secrétaire général de la Mairie de Libreville, diplômé de l’ENA de son état, l’élite administrative de la mairie centrale continue de servir l’Etat en ayant pour supérieurs hiérarchiques des agents moins gradés sinon moins qualifiés qu’elle. Ö rabais de la performance de l’administration !
Nedjma LeMonde