Le gouvernement des putschistes n’a pas fini avec la Convention nationale des syndicats du secteur éducation, Conasysed. Le « perroquet national », lors d’une récente communication faite le 28 avril dernier à la Maison Georges Rawiri, dans le cadre de ses conférences de presse habituelles au cours desquelles il sert des inepties aux médias, a annoncé une nouvelle procédure de radiation parmi le lot des 807 enseignants déjà suspendus de solde depuis trois mois, et les 19 enseignants dont la procédure de radiation de la Fonction publique est en cours. La décision, qui ne surprend aucunement la Conasysed, est tout de même vécue comme un acharnement. « C’est lamentable pour le gouvernement. Nous attendions d’abord qu’il nous fasse le point sur les 19 premiers cas de radiation. Parler maintenant de nouvelles radiations, donc de 17 enseignants qui n’auraient pas repris les cours. Il faut se demander si réellement ce nombre est exact. Parce que dans tout le Gabon, nous sommes plus de 17 enseignants. A ce jour, il y a beaucoup d’enseignants qui n’ont pas encore repris les cours. Et, si tel était le cas que les cours avaient repris, c’est une quantité négligeable. Pourquoi s’intéresser à ces 17 enseignants ? Je pense qu’on n’en a pas besoin », a réagi Louis Patrick Mombo, secrétaire national de la Conasysed.
Si pour l’ancien repris de justice, Alain-Claude Billie Bi Nze, cette nouvelle vague de radiation vise à effrayer la majorité des enseignants n’ayant toujours pas repris les cours, à la Conasysed, force reste à loi. « Pourquoi les enseignants ne font pas cours ? C’est parce qu’ils sont en grève. Et qu’est-ce que la grève selon la loi 18/92 en son article 18 ? C’est « L’arrêt concerté et collectif du travail. Tout comportement de nature à perturber le bon fonctionnement du service ». La grève n’est pas une faute professionnelle. Et les critères de radiation, selon la loi 8/91, sont : il faut avoir perdu la nationalité gabonaise, avoir escroqué, avoir réalisé le faux en écriture, avoir fait usage de faux, avoir extorqué, avoir été emprisonné plusieurs fois à des peines d’emprisonnement de 3 à 6 mois. Voilà ce que dit la loi 8/91 en ces articles 127 et 129. Pour le secrétaire général, ces cas de figure n’ont pas encore été enregistrés au sein de la Consaysed. Il y a lieu d’évoquer d’autres lois importantes et conventions internationales qui sont foulées allègrement aux pieds par le gouvernement militaro-putschiste d’Emmanuel Issoze Ngondet. Par exemple, la convention 158 de l’organisation du travail qui est claire. « On ne peut pas radier un travailleur pour appartenance syndicale ou pour avoir mené des activités syndicales. Or, la grève en est une. C’est pourquoi nous disons que nous sommes sereins et que le gouvernement est en porte à faux avec la loi ».
A ce sujet, la Conasysed entend faire prévaloir la loi par rapport à ce que dit le gouvernement qui évolue toujours dans le déni des réalités et dans la violation des libertés et droits syndicaux, ainsi que dans la violation des textes. « Les 17 radiations ne s’expliquent pas. Nous attendons la suite et nous allons contre-attaquer, une fois de plus, la décision illégale et arbitraire du gouvernement, tout comme celle relative à la dissolution illicite de la Conasysed. Le gouvernement a violé la convention 87 de l’OIT en son article 4 qui stipule que « Les organisations de travailleurs et d’employeurs ne sont pas sujettes à dissolution ou à suspension par voie administrative ». Tout comme la loi 18/92 en son article 10 stipule que « Les syndicats des agents de l’Etat se forment et se dissolvent librement et conformément aux dispositions de leurs statuts». Louis Patrick Mombo, très pointilleux quant à la lecture des textes de loi, a interpellé voire mis en garde le gouvernement sur la nécessite du respect de la loi, et rien que la loi si effectivement le Gabon est un pays de droit.
Par Nedjma leMonde