
L’opinion nationale se souvient très bien que le 28 mai 2021, le chef de l’Exécutif, Ali Bongo Ondimba, avait clairement rappelé que la vaccination contre la Covid-19 n’était nullement obligatoire. Une posture qui est aujourd’hui contestée par les nouvelles conditions d’accès à certaines administrations militaires et civiles.
Ali Bongo Ondimba, qui apparaissait à cette époque dans un exercice télévisé, conditionnait la levée totale des restrictions et le «retour à une vie normale» au respect continu des mesures barrières. Aussi, il incitait les gabonais à se faire massivement vacciner, non sans préciser : « Je tiens à rappeler à tous que le vaccin n’est nullement obligatoire.»
De quelle autre manière pouvait-il être plus clair et formel pour que les commandants en chef de la Garde républicaine, Brice Oligui Nguema, et celui de la Sécurité pénitentiaire, le général de division Jean Germain Effayong-Onong, ne puissent pas outrepasser cette ferme recommandation ? Puisqu’ils exigent désormais la présentation d’un pass sanitaire à l’entrée des administrations dont ils ont la charge.
Il n’en fallait pas plus pour que les usagers des administrations civiles plongent dans une sorte de psychose, craignant une généralisation de cette vaccination obligatoire à peine « voilée ».
Entre temps, la fiabilité des chiffres cités chaque jour par le Comité de pilotage contre la Covid-19 (Copil) est remise en cause au sein de l’opinion. D’aucuns n’hésitent plus à se demander ce que cacherait l’hypothèse d’une telle manipulation, lorsque nombre de pays africains confrontés à la même pandémie ont déjà levé les mesures de restrictions les plus strictes. Serait-ce à des fins de politique politicienne ? Même si personne ne saurait nier l’évidence des pertes en vie humaine attribuées à cette crise sanitaire. Au point que le ministre de la Santé, Guy Patrick Obiang Ndong, envisagerait, selon certaines sources, un retour du couvre-feu à 18 heures. Affaire à suivre.