Gabon : « Sa petite majesté » se sert de la Covid-19 contre l’opposition ?

Ali Bongo Ondimba à Londres. Septembre 2021.

Alors que les principaux syndicats du secteur Education viennent de déclencher une grève de deux semaines, Ali Bongo Ondimba choisit de se pavaner dans le monde à parler de sujets éloignés des préoccupations des Gabonais, et rappelant sa gestion de la Covid-19 qui interroge désormais au plan politique.

Soupçons de manipulation

Une certaine opinion en est convaincue : la crise sanitaire est une réalité indiscutable, mais le pouvoir incarné par le Parti Démocratique Gabonais (PDG) s’en servirait pour museler les populations à outrance. Attitude politicienne qui permet par ailleurs de neutraliser toute activité politique susciptible de souligner les échecs d’une gouvernance médiocre et antérieure à la survenance de la Covid-19.

Des comportements de politicards qui peinent à cacher la volonté de se maintenir au pouvoir, en dépit des douze précédentes années d’une gouvernance qui ne brille davantage que par ses échecs. En effet, le Gabon se dirige vers l’organisation de la prochaine élection présidentielle (2023 ?).

Pour certains observateurs, les restrictions sanitaires (interdiction des rassemblements, couvre-feu à 21 heures…) sont désormais des outils politiques contre l’opposition. Celle qui ne peut mener ses activités publiques, pendant que le Bongo-PDG, sous-couvert de l’action gouvernementale et institutionnelle, a initié sa pré-campagne sur l’ensemble du territoire national.

L’opposition doit se réveiller

Pourtant, c’est en pleine crise sanitaire de la Covid-19 que des pays africains comme le Bénin et le Ghana ont organisé leurs dernières élections présidentielles. Permettant ainsi aux populations de s’organiser en conséquence dans le respect des gestes barrières élémentaires.

Le spectre d’une troisième vague de la crise sanitaire brandi par le gouvernement de « Sa petite majesté » n’est pas pour rassurer les acteurs de l’opposition. Conscients qu’ils sont de ce que chaque jour passé sous cette hibernation forcée est un jour de préparation en moins.

Pendant ce temps, Ali Bongo Ondimba se pavane à travers le monde pour ajuster les mécanismes d’une énième imposture au sommet de l’Etat, après celle de la présidentielle de 2016. Érigeant en paravent le changement climatique, qui cache en principe son lobbying à l’endroit de certains réseaux d’influence de Londres notamment, où il séjourne depuis quelques jours. Quid du récent tapage médiatique sur l’adhésion du Gabon au commonwealth ?

L’opposition doit résolument se réveiller maintenant, à moins qu’elle n’ait déjà capitulé.