Les employés redoutent une banqueroute à venir et sonnent le tocsin.
« L’ Autorité de Régulation des Transports Ferroviaires (ARTF) est comme un bateau sans gouvernail qui va à la dérive ». C’est ce qu’en disent nombre de ses employés. Et cela, depuis l’arrivée du nouveau Secrétaire exécutif, Patrice Aboubacar Nendjot, musulman nouvellement converti.
Nommé dans la foulée du Conseil des ministres du 29 avril 2021, alors qu’il n’était jusqu’à cette date que conseiller dans la même boite, son premier haut fait d’armes, sitôt qu’il avait entendu son nom dans le communiqué final, avait consisté à demander le rappel des listings des salaires déjà transmis au Trésor public. But de cette manoeuvre : se hisser rapidement au niveau du salaire du Secrétaire exécutif sortant qui était toujours aux commandes. Or, la prise de fonction du promu n’était pas encore effective.
Ce fait annonçait l’amorce d’un amateurisme au sein de la gestion de cette boite, dont les exigences en matière de technicité — c’est-à-dire de compétences avérées — sont, plus que jamais, une nécessité.
Au fil de ces derniers mois, les incongruités à tous les niveaux de gestion de L’ARTF se sont multipliées. Il faut simplement comprendre que les loups fonctionnant en meute, on ne pouvait pas s’attendre à ce que son entourage soit exemplaire et outillé.
Le tissu managérial se partage entre un directeur des ressources humaines aux connaissances approximatives et un directeur chargé des affaires financières (DCAF) dont les casseroles s’amoncellent au regard de son passé. Deux personnages qui ont transformé l’ARTF en épicerie tenue sans éléments comptables palpables.
C’est dire s’il a été impossible de déconseiller au Secrétaire exécutif d’effectuer des recrutements d’une horde d’opportunistes qui, sous peu, vont définitivement crever le plafond de la masse salariale.
Vous avez dit amateurisme ? Encore que, dans une certaine mesure, on pourrait tenter de forcer la boussole. Mais l’on est ici dans le cas de figure où un borgne avec un œil aussi malvoyant que l’autre est complètement frappé de cécité et amené à montrer le chemin à une colonne d’aveugles au sommet. C’est dans ce vaste océan d’inaptocrates où il se passe des absurdités managériales inédites.
Tout dernièrement, les salaires des agents ont été siphonnés en violation des formes légales. Le Secrétaire exécutif, certainement dans un jour de réveil difficile, s’est arrogé le droit d’effectuer ces coupes sans s’embarrasser des dispositions édictées par le code du Travail qui encadrent et protègent le salarié. Mais il y a pire. Piqué par on ne sait quelle mouche, il a tout aussi décidé, sans l’aval d’un conseil de régulation comme cela est la règle, de se tailler un organigramme à sa mesure. Et vlan ! les dégâts ont été indicibles.
D’un directeur des services, il en a fait un chef de service ; et d’un chef de service un cadre subalterne, au mépris du grade et des attributions. Il ne faut même pas évoquer ici le plan de carrière. Dans ce laboratoire d’expérimentation de la sottise, il s’est même permis de placer un administratif sans expérience à la tête d’un département hautement technique.
Ces actes aux antipodes d’un management nourri d’objectifs clairement fixés abondent. Au point que les employés de l’Autorité de Régulation des Transports Ferroviaires (ARTF) en sont à sonner le tocsin pour alerter sur la dérive de cette struture.
Nous y reviendrons.