René Ndemezo’o (l’Okoukoutiste) et son « larbin » mendient la primature

Le 7 avril 2021, l’ancien Premier secrétaire de Démocratie nouvelle (DN, opposition), René Ndemezo’o Obiang, retrouvait ses amours au sein du Parti démocratique gabonais (PDG), dans l’espoir d’occuper la vice-présidence ou la primature. 5 mois plus tard, toujours aucun bénéfice de ses gesticulations politiques éhontées, au point que certains mercenaires de la plume sont à l’œuvre pour tenter de faire fléchir leur Distingué camarade président (sic) Ali Bongo Ondimba.

De nombreux observateurs de la vie politique et médiatique du pays ont dû remarquer qu’un certain Télesphore Obame Ngomo (TON) – le nouveau président de l’Organisation patronale des médias (Opam), dont l’activité en matière journalistique se résume désormais sur Facebook – pollue les réseaux sociaux, en exigeant le limogeage de Rose Christiane Ossouka Raponda, actuelle Première ministre. Une belle manière de défoncer des portes ouvertes, d’autant que cette Première ministre ne convainc ni au sein de son Bongo-PDG, ni au-delà.

Rechercher ailleurs les fondements de ce ridicule activisme de TON devient alors opportun. En effet, pour comprendre ce mercenariat politique mal déguisé, nécessité est de replonger dans son passé, lorsqu’il animait le blog dénommé Front national gabonais.

2011 : Télesphore Obame Ngomo pour l’arrivée de René Ndemezo’o Obiang à la Primature

En 2011 déjà, TON militait activement pour une « républicanisation de la fonction de Premier ministre », car longtemps occupée par les seuls membres de la communauté Nfang de la province de l’Estuaire sous Omar Bongo. Une exigence, à cette époque, noble à bien des égards. Sauf que, derrière ces faux airs réformistes, TON plaçait le curseur de sa République « chez lui » à Bitam (province du Woleu-Ntem, au nord du Gabon) dans la commune dont est originaire l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), René Ndemezo’o Obiang.

Pourtant, Ali Bongo Ondimba, devenu président en 2009 par la violence électorale, satisfera ce souhait politique, en nommant Raymond Ndong Sima (originaire d’Oyem, dans la même province du Woleu-Ntem) à la primature, le 27 février 2012, en remplacement de Paul Biyoghé Mba (originaire de la province de l’Estuaire).

Mais TON n’y voyait toujours pas un signe de « républicanisation de la fonction » . Il écrira cinq mois seulement après cette nomination (le 26 juillet 2012 dans un article intitulé : Raymond Ndong Sima choisit le meilleur parti (1ère Partie) :

« Le chef de l’Etat devrait nommer un nouveau premier ministre, plus politique et plus expérimenté, comme nous le lui avons suggéré lorsqu’il s’était agi de faire des propositions concrètes et crédibles pour justifier le remplacement de Paul Biyoghe Mba à la primature. (…)
Et ce n’est trop dire si nous affirmons ici et maintenant qu’avec un René Ndémézo’Obiang à la tête du gouvernement, le fin stratège André Mba Obame n’aurait pas eu autant d’aisance à asseoir son hégémonie politique dans tout le Gabon bien que très loin de cette terre. »

C’est dire si toute l’énergie de TON consacrée à vouer aux gémonies les premiers ministres, successivement nommés par Ali Bongo Ondimba depuis 2009, n’a d’objectif que l’arrivée de son « parent » René Ndemezo’o Obiang à la primature.

Toutes les boursouflures de TON, qui tentent de démontrer que ces premiers ministres sont seuls responsables de l’échec des mandats successsifs d’Ali Bongo Ondimba, ne trompent pourtant personne. Puisque TON lui-même retirait cette responsabilité des échecs à ces premiers ministres dès le 4 décembre 2012, dans un article intitulé « Disons stop au génocide économique d’Ali Bongo ». Il écrivait :

« Enfin, Ali Bongo Ondimba et ses quelques derniers soutiens, plus qu’aux abois, devraient également se poser la question de savoir, pourquoi c’est lorsqu’il se trouve en Angleterre, pour un énième forum qui ne rapportera rien au Gabon, qu’un rapport rédigé en langue anglaise par la très célèbre entreprise « Yahoo », service « Finance », sort sur sa fortune étrangement acquise et estimée à 700 milliards de francs CFA ? On n’ose pas imaginer celle dérobée par le béninois Maixent Accrombessi et sa ribambelle de corrompus étrangers. C’est dire que, ni le temps ordinaire et encore moins mystique, ni le contexte national et international, et certainement pas l’enchaînement des innombrables et scandaleuses révélations faites sur sa gestion fortement contestée ne tolèreront son entêtement en cas de pressions populaires inévitables sans la tenue d’une Conférence Nationale Souveraine pacifique. Quand les signes du temps deviennent de plus en plus clairs, il est préférable de quitter la fête avant qu’elle ne vous quitte. Ali Bongo Ondimba doit désormais partir du pouvoir. Ce n’est certainement pas une menace mais un dernier conseil. »

2- Capture du blog de Télesphore Obame Ngomo.

Est-ce bien à ce même Ali Bongo Ondimba, redevenu président par la violence électorale malgré « le dernier conseil précédent » , que René Ndemezo’o Obiang et TON (qui l’ont ouvertement combattu aux côtés de Jean Ping en 2016) exigent le poste de Premier ministre en 2021 ?

Si ce n’est de la sorcellerie, c’est nécessairement de l’ « Okoukoutisme » : doctrine politique visant à ne soutenir Ali Bongo Ondimba et les siens que pour l’argent et les postes politiques qu’ils ont à offrir (Dixit René Ndemezo’o Obiang à Bitam en 2021).

Chaque Gabonais conscient des enjeux politiques à venir peut ainsi comprendre pourquoi… ceci justifie cela.

À bon entendeur…

Par Meboon Môôn Meba Ondo