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(Tribune libre) Covid-19| Geoffroy Foumboula Libeka : dix questions au Gouvernement

(Tribune libre) Covid-19| Geoffroy Foumboula Libeka : dix questions au Gouvernement

Dans une tribune libre, Geoffroy Famboula Libeka, membre actif de la société civile, interpelle le Gouvernement gabonais sur sa gestion opaque de crise sanitaire relative à la Covid-19.

Par Geoffroy Foumboula Libeka

La pandémie de Covid-19 est déclarée dans le monde en novembre 2019. Le Gabon met en place un comité de veille en décembre 2019, démontrant l’intérêt du Gouvernement de regarder de près l’évolution de cette crise dans le monde. Le cas 0 est déclaré au Gabon le 12 mars 2020. 

Au Gabon, les premières actions ont consisté par exemple à :

  • 11 mars 2020 : Réunion avec les partis politiques pour réfléchir sur la gestion de la crise ;
  • 23 mars 2020 : Mise en place du Comité Scientifique ;
  • 02 mai 2020 : Première réunion avec la communauté scientifique et médicale ; 
  • 10 avril 2020 : 1er Etat d’urgence de 15 jours avec un confinement total du Grand Libreville ;
  • 25 avril 2020 : 2ième Etat d’urgence de 15 jours par son renouvellement ;
  • 12 mai 2020 : 3ième Etat d’urgence pour 45 jours au travers de la loi d’urgence sanitaire.
  • Depuis ce mois de septembre : Obligation vaccinale dans les forces de sécurité et de défenses, dans les ministères et administrations, en somme…la mise en place non dite d’un passe sanitaire pour assu

Le premier constat est que le Gabon au lieu de s’inspirer des pays asiatiques qui avaient déjà vécus une crise similaire en 2002 et qui s’en sont rapidement sortis face à celle de la COVID-19 en 2020, a préféré s’inspirer de la France comme modèle de lutte contre la COVID-19 alors que cette dernière se positionne comme l’un des mauvais élève au niveau international en matière de gestion de cette crise au regard de ses statistiques.

Quand les pays asiatiques préconisaient le port du masque dès le début de la crise, la France quant à elle déclarait que ce n’était pas nécessaire, chose que le Gabon a aussitôt reprise dans sa stratégie. Quand cette dernière a décidé que le port du masque devait être rendu obligatoire, le Gabon aussitôt a rendu le port du masque obligatoire. Quand la France décide de l’obligation vaccinale, le Gabon aussitôt emboîte le pas.

Une danse à la française/OMS qui n’est pas prête de s’arrêter. Mais quels en sont les véritables enjeux, mes 10 questions au Gouvernement.

1/Le Chef de l’Etat et le Gouvernement ont déclaré que la vaccination était volontaire et non obligatoire : lorsque les commandants en Chef des forces de sécurité et de défense exigent que l’accès des agents à leur lieu de travail est conditionné par le vaccin : sommes-nous encore dans la volonté ou l’obligation ?

2/Pourquoi le Gouvernement refuse t-il d’engager sa responsabilité dans le consentement éclairé qu’il fait signer aux personnes qui se font vacciner ?

3/Pourquoi le Gouvernement gabonais et les firmes pharmaceutiques disent-ils se désengager de toute répercussions liées à des effets secondaires causés par le vaccin ?

4/Un acteur de la société civile gabonaise engagée dans la promotion de la vaccination COVID-19 vient de décéder de la COVID-19 quoi qu’ayant été vacciné ? Le Gouvernement engagera-t-il sa responsabilité pour mener des études indépendantes afin de savoir si cela est dû aux effets secondaires du vaccin ? Au cas où cela est prouvé, le Gouvernement dédommagera-t-il la famille et poursuivra-t-il la firme pharmaceutique auteur du vaccin ?

5/Au 10 juin 2020, on enregistrait un montant 503,047 milliards de contribution à la lutte contre la COVID-19  d’une part et au 10 février 2021 des recettes tests COVID oscillants entre 1,4 et 5,8 milliards, pour s’établir à une moyenne mensuelle de plus d’un milliards de recettes COVID 19, pourquoi à ce jour, il n’y a aucun bilan financier détaillé sur l’usage de ces fonds ?

6/L’efficacité des vaccins étant sujet à discussion dans les pays où ces derniers ont été créés, pourquoi le Gouvernement n’a-t-il à ce jour jamais organisés des débats objectifs et contradictoires pour permettre à la population de se faire sa propre opinion ? 

7/En date du 10 avril 2020, lors de son allocution, le Chef de l’Etat annonçait la création de 60 centres de tests de dépistages, la dotation de 100 respirateurs, 100 appareils d’aide respiratoires, 10 ambulances mobiles équipées dont 1 par province, 9 kits d’imagerie mobile par province quand le 24 mai 2020, l’AFD à travers le projet PASS2 annonçait la dotation en 5 respirateurs, 48 moniteurs, 4 appareils d’épuration extra-rénales,etc…peut-on aujourd’hui dire que tous les hôpitaux du Gabon sont aux normes pour traiter des cas COVID-19 ?

8/Le Gabon disposant d’un laboratoire certifié P4 à savoir le CIRFM, qu’est-ce qui peut expliquer que le Gouvernement du Gabon maintienne la population depuis bientôt un an dans cette situation contrairement à plusieurs pays du continent au sein desquels les populations vaquent à leurs occupations, animent des concerts,etc…la population gabonaise est-elle scientifiquement la plus fragile du continent au point qu’on la maintienne dans cette situation et qu’aujourd’hui on l’oblige à se faire vacciner ?

9/Quand l’économie tourne à moitié à cause du couvre-feu avec comme conséquence la fermeture de plusieurs entreprises, accroissement du taux de chômage,etc…la riposte COVID trouve-t-elle son efficacité uniquement sur la vaccination, ne doit-elle pas également être une riposte économique, culturelle, scientifique,etc… ?

10/l’alinéa 1 de notre constitution dispose : « Chaque citoyen a Droit au libre développement de sa personnalité, dans le respect des Droits d’autrui et de l’ordre public. Nul ne peut être humilié, maltraité ou torturé, même lorsqu’il est en état d’arrestation ou d’emprisonnement »…Le Gouvernement a-t-il le droit d’humilier, maltraiter et torturer un gabonais en l’obligeant à se faire vacciner parce qu’il appartient aux forces de sécurité ou de défense, ou encore à l’administration publique ?

Sur ce, chaque gabonais doit comprendre qu’il doit respecter la parole du Chef de l’Etat qui a déclaré que le vaccin n’est pas obligatoire. Et que si cela le devenait, le Gouvernement doit accepter d’engager sa responsabilité dans le consentement dit éclairé qu’il fait signer aux personnes vaccinées, cela permettrait de rassurer la population.

Le Gouvernement en obligeant les gabonais à se faire vacciner test à mon sens leurs capacités à défendre leurs droits et devoirs, à défendre la patrie qui est incarnée par la constitution et non la volonté des hommes, ministres fussent-ils.

Fin.

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