
Libreville, le 18 novembre 2021 | Jessye Ella Ekogha, porte-parole de la présidence de la République, animait une conférence de presse hier après-midi.
La première bizarrerie de cette sortie médiatique a révélé que les journalistes présents n’ont quasiment pas orienté leurs questions sur son propos liminaire, essentiellement porté sur le récent séjour international de trois semaines d’Ali Bongo Ondimba. Notamment en Ecosse (COP 26), au Maroc et en France.
Ce sont plutôt des préoccupations domestiques sur le coût de la vie, l’insidieuse vaccination obligatoire imposée par le gouvernement dès le 15 décembre prochain et le récent scandale financier relatif aux surfacturations des marchés publics — révélé par le quotidien pro-gouvernemental « L’union »– qui l’ont tenu en haleine.
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Des sujets qui sont par principe du ressort du gouvernement auquel n’appartient pas Jessye Ella Ekogha. D’autant que le porte-parole dudit gouvernement n’est autre que la ministre de l’Emploi, de la Fonction publique, du Travail et de la Formation professionnelle, Madeleine Edmée Berre.
La convenance aurait donc imposé des échanges davantage axés sur son propos liminaire. Renvoyant ainsi les journalistes vers le gouvernement et son porte-parole à chaque digression. Mais Jessye Ella Ekogha, absorbé par son vedettariat habituel, a choisi de distraire l’assistance par des réponses évasives.
Sur le scandale des surfacturations, qui a par exemple révélé le coût du kilomètre de route à dix milliards de FCFA (contre un coût moyen normal d’un millard de FCFA) entre les points kilométriques PK5-PK12, Jessye Ella Ekogha s’est abondonné au verbiage. En évoquant, pour s’en débarrasser, les travaux de la task-force sur la dette publique. Sans énoncer de position claire des autorités compétentes sur la question, ni annoncer quelque démarche visant une enquête judiciaire formelle.
Le porte-parole du palais du Bord de mer ne s’est par ailleurs pas gêné de minimiser la colère des populations majoritairement opposées aux nouvelles mesures sanitaires contre la Covid-19, dont l’insidieuse vaccination obligatoire encouragée par l’augmentation du coût du test PCR à 20 000 FCFA et 50 000 FCFA pour les zones VIP. Alors que la société civile, réunie autour de la plate-forme « Copil citoyen », appelle à mener des actions contre cette obligation vaccinale voilée.
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Il est vrai qu’on ne saurait être trop exigeant envers un Jessye Ella Ekogha qui, loin d’être un vrai communicant, excellait en tant que « community manager » de pages Facebook dans son ancienne vie professionnelle.